Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Alès dans ses baskets (2)

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Il pleut et il fait frisquet en ce samedi à Alès. On est mieux à l'intérieur d'un cinéma que dehors. Même si l'on prend le chemin du Groenland puis que l'on frissonne devant des zombies québécois.

 

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Une année polaire de Samuel Collardey. Sortie le 30 mai.

Il y a un peu plus d'un an, Sébastien Betbeder nous proposait d'embarquer pour Le voyage au Groenland. Ma foi, le périple méritait le détour. On y retourne volontiers avec Une année polaire de Samuel Collardey, un cinéaste habitué à réaliser des fictions nourries de forts éléments documentaires, à moins que ce ne soit l'inverse. Bienvenu donc au Groenland, donc, dans les bagages d'un instituteur danois venu instruire les jeunes autochtones d'un village isolé de 80 habitants. Sachant que les différents personnages jouent leur propre rôle, le cinéaste a écrit un scénario inspiré de moments vécus par des enseignants débarquant en terre inconnue. Où l'on s'aperçoit que les vieux réflexes colonisateurs n'ont pas vraiment disparu et que l'acculturation des populations inuits n'est pas un vain mot. Il n'y a pas de réelle surprise dans le film mais un vrai sentiment d'authenticité dans la lente adaptation du danois aux moeurs et à la langue de cette contrée lointaine. Pas mal de malice et d'humour aussi et des images splendides d'une nature et d'animaux de plus en plus menacés par le réchauffement de la planète. On prend un certain plaisir à cette nouvelle expédition auprès d'un peuple qui résiste tant bien que mal à toutes les tentatives pour le débarrasser de sa singularité.

 

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Le affamés de Robin Aubert. Diffusé sur Netflix.

Ils sont partout. A Cuba (Juan de los muertos), en Corée (Dernier train pour Busan), à Paris (La nuit a dévoré le monde) ... Les zombies étendent leur territoire et ont même conquis le Québec, en dépit de l'accent à couper au couteau et les expressions fleuries des gens du crû. Les affamés, en voilà un film étonnant qui enrichit le genre avec une palette très diversifiée et une maîtrise presque totale, hormis une fin qui laisse à désirer. Un soupçon de gore, des frissons tout du long, de la tendresse et de l'émotion, et surtout un humour dévastateur, blagues de potache et burlesque de situation de rigueur, sans oublier la fabuleuse langue québécoise. Toutes les saveurs d'un grand film crépusculaire et hilarant, cocktail a priori impossible, mais servi par un grand sens plastique et un travail savant sur l'environnement sonore. Cette plongée grandiose dans la forêt canadienne ne sortira hélas pas en salles, réservée aux spectateurs de festivals pointus et à une plateforme bien connue. Franchement, c'est dommage que le plus grand nombre ne puisse se repaître des beautés sauvages et drôlissimes de ces Affamés.

 

 

 

 

 



25/03/2018
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