Alès dans ses baskets (1)
Bien arrivé à Alès. Sous le soleil exactement (cela ne durera pas). La soirée d'ouverture comporte 3 avant-premières. Outre Carnivores, qui sort dès la semaine prochaine (très bon débat avec les frères Renier) et que je trouve faible, Cornélius, le meunier hurlant et Une prière avant l'aube étaient au programme. Je suis resté sur ma faim.
Cornélius, le meunier hurlant de Yann Le Quellec. Sortie le 2 mai
Cela fait longtemps maintenant que l'on connait la production romanesque du talentueux et loufoque écrivain finlandais Arto Paasilinna. Un auteur difficile à adapter car ses livres regorgent d'événements invraisemblables contés avec un ton inimitable difficilemnt transposable au cinéma. Yann Le Quellec s'y attelle dans son premier long-métrage Cornélius, le meunier hurlant et sa principale réussite est d'avoir su créer un climat très personnel à la fois éloigné et proche du romancier. Son film adopte certains codes du western tout un créant un environnement singulier et intemporel qui colle assez bien avec la volonté de réaliser un conte humaniste en faisant fi de tout réalisme. Cela se concrétise dans le choix des costumes et des décors qui ne se rattachent pas à une temporalité définissable. Il y a beaucoup de fantaisie dans cette fable sur la différence où le meunier du village, un étranger suspect, passe ses nuits à hurler au grand dam de la communauté. Son moulin va trop vite, comme dans la chanson, et l'ostracisme ne tard pas à se manifester. Venu du monde du cirque, l'acteur principal fait admirer son élasticité dans des gags très burlesques mais son jeu est plutôt limité, surtout confronté à celui d'Anaïs Demoustier, toujours irréprochable. Narrativement parlant, Cornélius, le meunier hurlant est laborieux et inégal, s'affirmant surtout par des saynètes plus ou moins drolatiques. De belles images mais un manque de liant et de conviction certain.
Une prière avant l'aube (A Prayer before Dawn) de Jean-Stéphane Sauvaire. Sortie le 20 juin.
Vous avez été impressionné par Midnight Express à sa sortie et ne l'avez jamais revu par crainte d'être déçu. Vous n'avez rien contre les films de boxe à condition qu'il y ait un regard original comme chez Robert Wise, Martin Scorsese ou Clint Eastwood. Au demeurant, donc, pas de raison d'avoir un quelconque a priori sur Une prière avant l'aube, bien que sa réputation de film violent ainsi que son appellation "tiré d'une histoire vraie" ne soient pas des plus engageants. Et effectivement, le long-métrage semble surtout conçu pour les aficionados d'adrénaline aux prises avec une histoire de survie en milieu très hostile soit une prison thaïlandaise. Un enfer sur terre où rien ne nous épargné : humiliations et sévices en tous genres pour un héros qui ne s'en sortira qu'avec un orgueil ravalé et à grands coups de poings. Joe Cole joue tout le film avec deux expressions : l'accablement du type qui subit toutes les vilenies du monde sans guère d'espoir de s'en sortir et la rage devant tant d'injustice. Un film nu et extrême pour les amateurs du genre qui lassera rapidement ceux qui le sont moins, accablés par tant de haine et de méchanceté.
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