Adultère et mélancolie (Juste entre nous)
Rajko Grlic est un vétéran du cinéma croate dont la carrière est marquée par un certain éclectisme. A quoi doit-on la distribution française de son dernier long-métrage, Juste entre nous, alors que le reste de sa filmographie nous est inconnu ? Mystère. Peut-être à la présence de Miki Manojlovic, immense acteur, encore une fois excellent ici. Il est l'un des personnages principaux de cette tranche de vie(s) zagreboise, dans le milieu de la petite bourgeoisie, qui pratique le mélange des genres, entre comédie et drame, dans une tonalité douce/amère, traversée de moments d'érotisme cru et à l'amoralité tranquille. Ce n'est rien d'autre que le destin croisé de deux frères, deux épouses, une maîtresse et d'enfants dont le père n'estpas nécessairement celui que l'on croit. Le scénario n'a rien d'époustouflant, mais le montage est intelligent, avec ses révélations successives,et lui donne un certain cachet de même que la tendresse que montre Grlic pour les faiblesses de ses personnages masculins, experts ès adultère. D'un autre côté, le cinéaste reste à la surface des sentiments et sa mise en scène est hélas d'une fadeur constante. On peut néanmoins se laisser prendre à la suave mélancolie qui s'exhale du film, nonobstant son émolliente paresse. Sans pour autant lui accorder davantage qu'un intérêt poli.
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