Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

A fleurets non mouchetés (Les vieux chats)

Bélgica Castro, 91 ans, n'est pas une simple actrice au Chili, c'est une véritable légende, avec d'innombrables rôles au théâtre à son actif. Dans Les vieux chats, elle est au centre d'une tragi-comédie à forts relents sociaux, qui prend son temps pour se développer avant de griffer avec sauvagerie. Il faut bien le reconnaître, la première demi-heure est laborieuse, récit au ralenti d'une matinée de deux vieux dont l'un (elle, en l'occurrence) commence à avoir des absences. L'arrivée de la fille de cette dernière va heureusement mettre le feu dans ce huis-clos qui, sans perdre quelques pesanteurs de théâtre filmé, se transforme rapidement en duel à fleurets non mouchetés entre la mère vacillante et la fille cupide. Sous le regard impuissant du vieux compagnon de la première et de la petite amie de la deuxième, le film devient un vaste champ de bataille où les répliques vachardes fusent en un règlement pour solde de tout compte, d'une méchanceté sans limites. Ce n'est pas précisément drôle, mais savoureux, et surtout symptomatique d'un conflit de générations qui dégénère en pugilat domestique entre deux femmes qui ne partagent rien, si ce n'est le même sang. Au moment où le combat commence à s'épuiser, les réalisateurs ont la bonne idée d'aérer leur propos avec un superbe épilogue, en dehors des quatre murs de l'appartement, qui confère au film l'humanité et la poésie dont il était jusqu'alors dépourvu. Les vieux chats, à défaut de caresser dans le sens du poil, finit par retomber sur ses pattes, comme l'animal qu'il n'est pas utile de citer.

 




25/04/2012
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