Rituels de lépidoptéristes (The Duke of Burgundy)
A l'instar de son compatriote Peter Greenaway, seul cinéaste auquel on peut vaguement l'apparenter, Peter Strickland est un styliste. Quand son scénario est à la hauteur, comme dans Katalin Varga, son cinéma est fascinant et passionnant ; quand ce n'est pas le cas, comme dans le très bancal Berberian Sound Studio, il peut sembler vide et artificiel. The Duke of Burgundy se situe à mi-chemin, film raffiné et sensuel qui décrit les rites amoureux de deux femmes d'âge mûr, lépidoptéristes, de profession. La trame narrative, répétitive mais en évolution constante, dans les détails, a quelque chose de peu amène et de froid dans un contexte SM et fétichiste qui atteint vite ses limites. Mais c'est précisément le thème du film, l'usure du couple, aussi peu conventionnel soit-il, et le vieillissement. Si quelques grammes d'humour sont dissimulés de ci, de là, c'est plus une douleur qui se manifeste, celle de ne plus vouloir se grimer et de jouer à faire comme si. Certes, Strickland esthétise trop une intrigue bien ténue mais son caractère intemporel (presque victorien) et géographiquement flou (quasi transylvanien) lui confère une patine qui peut séduire. Mais pas sur une heure quarante.
Classement 2015 : 86/107
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