Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Viva Cinélatino (2)

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Une journée à 5 films, dominée par deux longs-métrages mexicains : Las tinieblas et Jazmin et Toussaint, qui sort le 29 mars, présenté par sa magnifique réalisatrice Claudia Sainte-Luce (chronique à paraître au moment de sa sortie)

 

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Par la fenêtre (Pela Janela), Caroline Leone, Brésil

Au vue du titre et de son sujet, le licenciement d'une femme pratiquement en fin de carrière, l'on redoute le pire, sachant que la dépression guette l'héroïne du film. Mais non, la fenêtre en question est plutôt celle de la voiture qui l'emmène, elle et son frère, de Sao Paulo à Buenos Aires. Un road-trip qui permet de sonder le paysage intérieur de cette femme alors qu'elle découvre les fantastiques chutes d'Iguazu ou assiste à des fêtes bon enfant. Le film est très lent mais ne se révèle pas ennuyeux grâce à son attention aux détails les plus minuscules et à sa bienveillance générale. Un beau portrait au goût doux et amer.

 

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Le futur antérieur (El futuro perfecto), Nele Wohlatz, Argentine

Les tribulations d'une jeune chinoise qui débarque en Argentine. Le film s'appuie sur les cours d'espagnol que prennent ensemble plusieurs émigrés y compris un indien fou amoureux de la chinoise. Doté d'un humour léger, aux confins de l'absurde, le film est presque plus convaincant quand il fonctionne comme un documentaire. Sa fiction est plus au mode conditionnel avec l'échafaudage d'un certain nombre de possibilités d'avenir pour ces nouveaux arrivants. Le futur antérieur a obtenu le prix du meilleur premier film au Festival de Locarno, sans doute pour sa fraîcheur, parce que du point de vue cinématographique, il n'y a réellement pas grand chose à en dire.

 

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Le christ aveugle (El cristo ciego), Christopher Murray, Chili

Le film de Christopher Murray est profondément attaché à la pampa désertique du nord du Chili. Par ses paysages poussiéreux et sa lumière, admirablement captés, et par ses habitants qui en sont les protagonistes, tous amateurs, sauf celui l'acteur principal. Il ne s'agit point d'un film sur la religion mais sur la foi et, plus largement, sur la part d'humanité qui reste en nous. Le christ aveugle, sorte d'illuminé chilien, manifeste son désir d'être élu avec une grande conviction mais aussi une sorte de tranquillité douce qui l'accompagne dans ce film spirituel, dans tous les sens du terme. Le cheminement a beau être lent, il n'est pas fastidieux, entrecoupé qu'il est de petites histoires (vraies) qui lui donnent un certain rythme. Il y a quelque chose d'indéfinissable qui séduit dans ce film chilien sans esbroufe ni surenchère narrative.

 

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Les ténèbres (Las tinieblas), Daniel Castro Zimbron, Mexique

Las tinieblas a notamment été présenté dans le cadre de l'étrange festival. Le qualificatif lui sied parfaitement autour d'une ambiance post-apocalyptique qui se noue en un huis-clos anxiogène autour de 3 personnages : un père et ses deux enfants. Du point de vue technique, le film est une merveille : images expressionnistes et surtout son maîtrisé pour susciter l'angoisse. Celle-ci est bien présente dans ce film d'horreur contemplative qui reste en partie opaque et sans cesse inquiétant. Le garçon et la petite fille sont remarquables et c'est avec les mêmes informations que le premier que le spectateur progression dans une narration qui ne pêche que par quelques répétitions inutiles et une triple fin qui confine à l'excès de gourmandise. C'est tout de même un film impressionnant de maîtrise même si contempteurs jugeront sans doute qu'il ne fait que recycler les ingrédients habituels du genre. Il mériterait tout de même de sortir dans les salles françaises car il n'a pas grand chose à envier aux meilleures productions espagnoles auxquels il ressemble beaucoup.



19/03/2017
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