Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Une séparation de 70 km (Une bouteille à la mer)

La lecture du synopsis d'Une bouteille à la mer laisse augurer d'un conte naïf dont le message serait "la guerre, c'est moche ; la paix, c'est beau", ou quelque chose d'approchant. Heureusement, le film de Thierry Binisti, s'il n'est pas exempt d'une certaine candeur, n'a pas la prétention de régler le conflit israélo-palestinien en un peu plus de 90 minutes. Deux vies parallèles, celle d'une adolescente française à Jérusalem, celle d'un jeune palestinien à Gaza. 70 km de distance et deux mondes à part. Avec des attentats dans une ville et des missiles dans l'autre. Des morts de la haine. Suffit-il du message dans une bouteille et de l'ébauche d'une amitié par emails interposés, pour résoudre quoi que ce soit ? Sans doute pas, mais faire dialoguer deux "innocents" et faire évoluer leurs a priori respectifs, certainement. Une bouteille à la mer, par sa sobriété, son aspect documentaire (saisissant dans le quotidien de Gaza), son parti pris de donner, pour une fois, la parole à la jeune génération, dépasse le cadre du film aux bons sentiments, sans sombrer non plus dans la simplification à outrance. L'interprétation vibrante d'Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby, sans oublier la lumineuse Hiam Abbass, est encore à ajouter au crédit d'Une bouteille à la mer. Un film simple pour une situation complexe et un regard neuf et lucide, à sa manière porteur d'une toute petite lueur d'espoir.

 




12/02/2012
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