Une maladie d'amour (Les fleurs du silence)
Mélanger la poésie au sordide, dans le respect de faits réels, datant d'un siècle, telle est l'ambition de Les fleurs du silence, qui documente avec une certaine âpreté mais aussi une part d'esthétisme la condition des homosexuels dans l'Angleterre des années 20. Bien que délicat dans le portrait de son héros, qui ne se considère pas comme malade, comme voudrait lui faire admettre son compagnon, le film souffre de ses constants va-et-vient entre deux temps différents, celui de la liberté d'aimer et celui du traitement. Le synopsis met beaucoup l'accent sur le dialogue amical engagé entre le patient et son infirmière mais, en vérité, cette partie n'est guère développée, ce qui est assez regrettable, d'ailleurs, car l'on y ressent une vérité et une alchimie qui se retrouvent moins ailleurs (impression toute personnelle, évidemment). Les récits linéaires ne sont plus guère à la mode, au cinéma, mais la touche de modernité de Les fleurs de silence, avec sa construction en sauts antéchronologiques, évite certes certains pièges du film d'époque classique, mais brise la continuité d'une histoire, aux aspects monstrueux, cependant parfaitement développés. L'opération destinée à éradiquer l'homosexualité d'un corps "malade" est en particulier insoutenable.
Le réalisateur :
Will Seefried est né à New York. Il a réalisé 2 courts-métrages.
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