Cinéphile m'était conté ...

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Une lueur dans la nuit (Snow Queen)

Au début de Snow Queen, une lueur dans le ciel au-dessus de Central Park frappe Barrett, l'un des principaux personnages du roman de Michael Cunningham, par son intensité et le persuade qu'elle contient un message qui lui est destiné. Mais de quelle nature ? Cette lumière éphémère constitue le fil rouge du livre, pose des questions dont Barrett et ses proches cherchent les réponses dans ce qui est l'éternelle énigme de notre condition humaine : quel est le sens de notre passage sur terre ? Ce roman de Cunningham est étrange, difficile à saisir, s'échappant de son cadre réaliste dans une écriture poétique, diaphane et cotonneuse. Très prosaïquement, Barrett, qui a perdu toute ambition professionnelle et s'égare dans des relations sentimentales vouées à l'échec, et son frère, cocaïnomane, artiste velléitaire, sont des losers mélancoliques. Les deux femmes qui les entourent, l'une plus âgée, bienveillante et libre, l'autre, frappée par un cancer incurable, sont paradoxalement des points d'ancrage à leur dérive existentielle. Le livre balance entre dépression et espoir, surprenant par sa langueur tenace et ses fins portraits psychologiques. Il touche par sa recherche d'équilibre alors que la peur du vide demeure angoissante et déconcerte par son style aux envolées parfois opaques. Reste cette lueur dans la nuit, comme un signe que tout peut arriver y compris le meilleur.

 

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06/04/2015
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