Une jeunesse mancunienne (England is mine)
C'était un garçon mutique, asocial et empli de la certitude d'être un génie en herbe. England is mine est la chronique d'une jeunesse mancunienne, un peu mélancolique et beaucoup morose, entre une atmosphère familiale tranquille et parfois pesante et des petits boulots sans intérêt. Il se trouve que Mark Gill, dont c'est le premier film après avoir été nommé aux Oscars pour l'un de ses courts, est aussi originaire de Manchester. Et que l'histoire qu'il raconte est celle d'un certain Morrissey, avant les Smiths et la gloire. Une tranche d'existence narrée sans l'habituel enthousiasme réservé aux stars en devenir et sans les scènes obligatoires à faire. England is mine est curieusement sous-exposé, comme on le dirait d'une photographie, volontairement modeste et atone. Un portrait en dedans d'un jeune homme influencé par la littérature, en particulier Oscar Wilde, et par une musique déjà passéiste à l'époque. Le parti pris est intéressant mais le film tourne dans un espace restreint, chiche en moments marquants, avec l'impression que l'on nous montre les jeunes années d'un futur romancier et pas d'une icône du rock. Et ce qui peut sembler humble ressort finalement d'une assez grande prétention. Les fans y trouveront peut-être leur compte. Les autres risquent surtout de retenir l'assez grande banalité du propos.
Classement 2018 : 21/27
Le réalisateur :
Mark Gill est né à Stretford (Grande-Bretagne). Il a réalisé deux courts-métrages.
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