Violences conjugales (Jusqu'à la garde)
Tout ce que touche Xavier Legrand semble se transformer en or. César du meilleur court-métrage et nommé aux Oscars, doublement récompensé à Venise pour son premier long, l'impressionnant Jusqu'à la garde. Un film qui commence comme Kramer contre Kramer et se termine comme Shining. En gros, et sans vouloir trop en dire sur les dernières scènes du film, vraiment terrifiantes. Comédien de théâtre, au départ, Xavier Legrand a eu l'ambition de retranscrire les thèmes de la tragédie grecque dans une oeuvre contemporaine, avec une lente montée des périls. Son sujet, pas si souvent abordé, ou alors de manière psychologique, est celui des violences conjugales. Il le traite avec subtilité puis avec une tension de plus en plus prégnante au fil des minutes mais sans rien qui puisse laisser présager un dénouement aussi frontal, proche de l'horreur pure. Contrairement à la plupart des films d'aujourd'hui, Jusqu'à la garde est composé de longues scènes qui s'étirent, quitte à provoquer le malaise, mais qui ont le mérite de donner de la chair et de la densité. Une façon aussi d'impliquer le spectateur, en lui donnant des clés, mais sans juger outre mesure. Un film marquant, dont on doit aussi saluer l'ensemble de l'interprétation et notamment celle de l'époustouflant Denis Ménochet.
Classement 2018 : 8/26
Le réalisateur :
Xavier Legrand est né en 1979. Il a réalisé un court-métrage : Avant que de tout perdre.
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