Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Une île perdue (Rivage de la colère)

British Indian Ocean Territory (BIOT) : les philatélistes connaissent bien cette appellation qui leur évoque une lointaine contrée, à peine peuplée, comme nos célèbres TAAF, Terres australes et antarctiques françaises, également très prodigues pour les collectionneurs de timbres. En réalité, derrière cet acronyme de BIOT se cache ce que certains n'hésitent pas à qualifier de "Crime contre l'Humanité". Lors de l'Indépendance de Maurice, le gouvernement britannique a en effet acheté l'archipel des Chagos au nouvel État, louant ensuite son île la plus importante, Diego Garcia, aux américains qui y construisirent une base militaire, toujours opérationnelle. Les habitants furent expulsés vers Maurice, sans autre forme de procès, avec interdiction de jamais revenir sur leur terre natale. Cette histoire méconnue et tragique, Caroline Laurent nous la raconte à travers une histoire d'amour flamboyante, d'une intensité assez peu commune dans la littérature contemporaine, si ce n'est dans le formidable Equador de Miguel Sousa Tavares, autre récit "colonial". La force du roman réside dans son intrigue en 3 dimensions : sentimentale, sociale et politique, superbement imbriquées. Le livre est peut-être parfois excessivement démonstratif, mais le sujet le mérite, et il reste continuellement palpitant, nourri de nombreuses péripéties, avec des personnages campés dans un style visuel très efficace. Le portrait de Marie-Pierre Ladouceur, amante enflammée, mère courage et passionaria inébranlable est de ceux qui marquent et restent longtemps dans la mémoire.

 

 

L'auteure :

 

Caroline Laurent est née en 1988. Elle a co-écrit Et soudain, la liberté.

 



09/05/2020
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