Une femme dans sa nuit (Blind)
Scénariste attitré de Joachim Trier (Oslo, 31 août), Eskil Vogt réalise avec Blind un premier long-métrage curieux, déboussolant et diablement personnel. Qui peut savoir quelles sont les visions d'un être qui vient de perdre la vue, souffre de claustrophobie et de solitude ? Un rêve éveillé dit le sous-titre de Blind. Drôle de rêve en vérité, fondé sur le pouvoir de l'imagination et des fantasmes. L'héroïne est une femme dans sa nuit, le plus souvent sans son mari qui travaille jusqu'à des heures indues. Le film ne s'intéresse pas à lui, du moins pas dans sa réalité concrète, il n'est vu, si l'on ose dire, qu'à travers le regard intérieur de sa femme qui ne peut qu'imaginer sa vie sans elle. Choquant et crû parfois, Blind ne tombe jamais dans le sordide, il efface peu à peu la frontière entre fiction et vérité. L'expérience proposée au spectateur est déstabilisante et inconfortable. L'on reste tout de même dubitatif devant ce récit sensoriel qui débouche sur un dénouement qui semble aller à l'encontre de tout ce qui a précédé. A moins qu'on y voit une sorte de renaissance et d'acceptation. Quel étrange film en tous cas.
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