Une époque de marde (Testament)
Ce n'est pas parce qu'il est devenu octogénaire que Denys Arcand va cesser de sonder, et de critiquer, la société québécoise et, plus largement les évolutions d'une époque qu'il semble de moins en moins porter sur son cœur. Dans Testament, présenté en avant-première au Festival du film francophone d'Angoulême, le vieil archiviste qui en est le personnage principal, ressemble sans nul doute beaucoup au réalisateur du Déclin de l'empire américain et lui permet de passer un certain nombre de messages quant à l'état du monde qui l'entoure. Il y a certainement moins de dialogues hilarants que dans les films précédents du cinéaste, qui s'ingénie à pourfendre tout ce qui l'agace dans le nouvel air du temps, à commencer par le wokisme, la culture de l'annulation et l'inclusion de genre. Les péripéties du film s'enchaînent avec l'efficacité coutumière d'Arcand, dont la direction d'acteurs, avec son fidèle Rémy Girard en tête, est toujours impeccable, mais le côté règlement de compte avec le politiquement correct pourrait bien le faire passer pour un vieux schnock qui "beurre épais." Heureusement, en même temps, Testament nous raconte aussi une petite affaire sentimentale qui adoucit quelque peu son tempérament un peu trop offensif et sans trop de nuances. Allons, monsieur Arcand, tant qu'il restera l'amour, les temps modernes ne seront pas nécessairement "une époque de marde" !
Le réalisateur :
Denys Arcand est né le 25 juin 1941 à Deschambault (Canada). Il a réalisé 17 films dont Le déclin de l'empire américain, Jésus de Montréal et Les invasions barbares.
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