Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Une effarante et lucide cruauté (Calvary)

"Dans ce monde, on parle bien plus de péché que de vertu." Le prêtre à la face rousse d'irlandais de Calvary se débat dans une humanité en perdition. Lui-même est seul, face à l'adversité, et il est douteux que la foi puisse sauver encore qui que ce soit, y compris lui-même. Le film commence dans un confessionnal : les mots sont directs, brutaux, crus et expriment une menace claire. L'homme de Dieu a une semaine devant lui, pas un jour de plus. Mais s'il débute comme un thriller, Calvary est tout autre chose, une réflexion sur la place de l'Eglise et de ceux qui la représentent dans un pays traumatisé par la révélation d'actes pédophiles qui certes remontent à un temps lointain mais qui ne méritent pas pour autant l'oubli. Pendant 7 jours, l'homme à la soutane va côtoyer une communauté pour laquelle il représente une relique du temps passé ou peu s'en faut. John Michael McDonagh, plus que remarqué avec son premier film, L'irlandais, réalise un film intense, profond, humain et terriblement sombre. L'humour y est pourtant omniprésent mais dans des tons noirs et caustiques qui contrastent avec la beauté des paysages côtiers irlandais, admirablement photographiés. Au côté de Brendan Gleeson, époustouflant, le personnage de Kelly Reilly, vulnérable et doux, impose la figure du sacrifice, de la douleur et du pardon mêlés. Calvary est une méditation pessimiste sur la condition humaine qui va bien au-delà de la religion. L'un des plus grands films de cette année, dans son effarante et lucide cruauté.

 

L'avis de Sentinelle

 

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27/11/2014
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