Une cocotte-minute prête à exploser (Les poings contre les murs)
La dernière claque administrée par le cinéma britannique était Le géant égoïste. Les poings contre les murs, dans un registre différent, quoique toujours marqué par la volonté de réalisme, en est une nouvelle et cinglante, presque du niveau du Prophète d'Audiard, la mise en scène de ce dernier restant cependant supérieure à celle de David Mackenzie. Un film de prison à nouveau mais diablement bien écrit, sec comme un coup de trique, imprévisible dans ses débordements de rage et de violence. Son héros est incontrôlable, n'a rien à perdre si ce n'est la vie, entre quatre murs. Le film décrit avec minutie les strates hiérarchiques, les compromis, les discussions qui résonnent comme des gifles, une vie commune où les règles sont définies avec précision et malheur à celui qui y déroge On étouffe dans Les poings contre les murs comme dans une cocotte minute toujours prête à exploser. Les relation père/fils avec ces deux hommes enfermés est de plus en plus poignante, elle atteint des niveaux d'intensité invraisemblables sans jamais céder à une quelconque facilité. A la fin, tout continue ou commence. Le spectateur, lui, a besoin d'air frais. Ce film est terrible et d'une tension à peine supportable.
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