Un pour tous, tous pourris (The Major)
Cas de conscience contre force majeure. Les policiers russes de The Major ne tergiversent pas bien longtemps ; chez eux, le mot d'ordre est du genre : un pour tous, tous pourris. Brutale comme assertion ? Oui, comme ce deuxième film de Yury Bykov, réalisateur homme orchestre puisqu'il en est également l'un des acteurs, le scénariste, le monteur et le compositeur de la musique. Linéaire dans sa construction, avec une action en quasi-temps réel, The Major est un thriller glacial et sans compromis dont l'aspect de spirale infernale semble poussé jusqu'à ses extrêmes limites sans qu'on puisse en remettre en cause la crédibilité. Enfin si, peut-être, mais l'enchaînement des faits et les rebondissements ne laissent guère le temps de penser. Certes, Bykov n'a pas la prétention d'analyser aussi finement la société russe qu'un Zviaguintsev, par exemple, mais le constat n'en est pas très éloigné. Et les décors, du tapis de neige, à l'extérieur, aux locaux insalubres y compris ceux de la police, à l'intérieur, donnent à ce thriller implacable une véritable densité. De celles qu'on pouvait trouver chez un Sydney Lumet dans les années 70. De ce niveau là, parfaitement.
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