Un Portugais ensablé (Le rire et le couteau)
Plus de 7 ans après son très long L'usine de rien, qui a toutefois ses amateurs, Pedro Pinho récidive, avec un sujet très différent, quoique, qui dépasse largement les 3 heures d'horloge. Il vient avec son rire et son couteau (non, ce n'est pas une expression portugaise) nous conter l'histoire d'un ingénieur plongé dans la réalité de la Guinée-Bissau, pays assez peu fréquenté par le cinéma. Il y a plusieurs strates dans le film, dont celle de la démonstration que le colonialisme est toujours vivant, même s'il sh'abille de vêtements nouveaux et s'exerce avec moins de sang versé mais avec davantage d'argent et un mépris constant pour les populations locales. Il arrive que Le rire et le couteau insiste lourdement sur le sujet par les mots, alors que le long métrage est bien plus efficace quand il se contente des images et des situations. Un autre aspect est documentaire, notamment sur la fin, mais l'on préférera retenir le vertige romanesque du scénario, qui renvoie à l'autre grand cinéaste lusitanien, Miguel Gomes, avec une errance de son héros, Portugais ensablé, marquée par des rencontres et une sensualité qui s'épanouit. Pinho ne mène pas tous fils narratifs jusqu'au bout mais, contrairement à son opus précédent, l'ennui n'est pas présent, remplacé par la curiosité de découvrir un cheminement particulier et personnel, qui n'a rien de linéaire mais humaniste et sensoriel.
Le réalisateur :
Pedro Pinho est né au 1977 au Portugal. Il a réalisé 5 films dont L'usine de rien.
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