Un noir sans étoiles (Où va la nuit)
Où va la nuit. Ce n'est pas une question. Mais une indication. Inutile de préciser que cette nuit est sans étoiles, ni clair de lune. Bien noire. Adapté du roman de Keith Ridgway (pas lu hélas), le film de Martin Provost est ingrat pendant une grosse demi-heure avant de trouver son rythme. D'une part avec les relations mère/fils, pas suffisamment développées pourtant, et avec un arrière-plan de polar, assez surprenant et pas d'une originalité folle, mais qui a le mérite de créer un peu d'agitation dans un calme qui menaçait d'être plus plat que les plaines wallonnes. Moyennant quoi, avec son tempo languissant, malgré le peu de place laissé aux personnages secondaires, hormis une Edith Scob épatante, le film devient sinon captivant, du moins attachant, avec quelques bribes de l'histoire personnelle de l'héroïne (le terme n'est pas très adapté) distillées avec parcimonie. Quasi en état de non-jeu, Yolande Moreau parvient imperceptiblement à faire vivre son personnage, qui garde cependant une grande part de mystère. Il est sûr que le rôle est moins gratifiant que celui de Séraphine, cela n'empêche pas la Yolande de lui donner une toute petite touche de couleur dans cette noirceur intégrale. Au bout du compte, vous savez quoi ? Eh bien, ce film, vous vous surprenez à l'aimer, même en renâclant, même s'il ne fait rien pour aguicher le chaland. Etonnant, non ?
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