Cinéphile m'était conté ...

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Un monde névrosé jusqu'à la moelle (Maps to the Stars)

Après un Cosmopolis foncièrement opaque, Cronenberg revient à un cinéma plus traditionnel, pour lui s'entend, avec Maps to the Stars, mélange de réalisme cru et de séquences hallucinatoires. Pour décrire un monde névrosé jusqu'à la moelle, celui de Hollywood, Cronenberg manie d'abord la subtilité et l'humour, noir comme un espresso. Avant de se lâcher dans une dernière partie sauvage, violente et nihiliste, grandiose dans sa démesure quoique outrée, mais avec classe. Cette fois, contrairement à son film précédent, le scénario ressemble à quelque chose de construit, un dézingage en règle des moeurs de la cité des anges, où se trimballent toute une variété de démons. Film sur le fil du rasoir du cynisme, morbide, sordide, malsain dans quelques scènes trop ouvertement provocatrices. Globalement, ce n'est pas une surprise, Cronenberg maîtrise son sujet, ad nauseam, et excelle dans une direction d'acteurs de haute précision. Impressionnantes prestations de Julianne Moore, Mia Wasikowska ou John Cusack, pour ne citer que les plus frappantes. On ressort de Maps to the Stars vaguement sonné et écoeuré. Difficile d'aimer un tel film, au sens strict du terme. Mais impossible d'y être insensible et admiratif de sa virulence.

 

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23/05/2014
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