Un grand appétit (Les ogres)
Un grand appétit, c'est une condition nécessaire et indispensable pour appréhender Les ogres. Celui qu'il a fallu d'abord à Léa Fehner, jeune réalisatrice toulousaine de 33 ans, qui rend hommage au milieu du théâtre itinérant dans lequel elle a passé son enfance. Au spectateur ensuite, décontenancé par la flamboyance baroque des premières scènes, embarqué dans un grand huit qui, heureusement, sans ralentir l'allure pour autant, va révéler de nombreuses variations pour un récit qui va sans arrêt se bonifier au fil des minutes au point que sa durée de 2h24, loin d'être un obstacle, devient un atout, tellement le film est riche et intense. Les ogres revendique un héritage rabelaisien qui se caractérise par une liberté de ton et de situations, synonyme de tourbillon émotionnel qui ne laisse aucun répit. Bizarrement, l'on ne ressort pas épuisé du film mais bel et bien soufflé par autant de fraicheur et de spontanéité (bien que le film ait été écrit à la virgule près). Un bain de jouvence et d'enthousiasme dans un cinéma français si souvent étriqué.
Classement 2016 : 11/61
La réalisatrice :
Léa Fehner est née le 15 octobre 1981 à Toulouse. Elle a réalisé son premier film en 2009 : Qu'un seul tienne et les autres suivent.
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