Beauce sinistre (Les premiers, les derniers)
Les habitants d'Orléans et des environs reconnaîtront sans peine les paysages de Les premiers, les derniers : ceux de Beauce, que Bouli Lanners s'ingénie à rendre encore plus sinistres qu'ils ne sont. Le constat vaut aussi pour ses habitants, vus comme bas du front et méchants comme des teignes. Ok, Bouli, ce n'est qu'un décor pour un western rural et nous sommes au cinéma, pas dans la réalité, mais quand même !. Et il est vrai que les vestiges de la construction de l'aérotrain, restés à l'abandon depuis 1977, sont un beau terrain de jeu pour illustrer un scénario qui ne fait pas dans la gaieté, c'est le moins que l'on puisse dire (pratiquement pas d'humour, c'est triste). Malgré toute la sympathie qu'inspire l'acteur/réalisateur belge, il est difficile de ne pas trouver son film lymphatique, plutôt mal fichu et se mordant constamment la queue. Certains appelleront ceci de la poésie, c'est une question de point de vue. Lanners et Dupontel semblent s'ennuyer quelque peu mais ce n'est rien à côté des faibles participations de Michael Lonsdale ou du grand Max von Sydow qui paraissent s'excuser de dire bonjour avant de s'éclipser. Etrange, tout de même, de la part de Bouli Lanners, ce peu de conviction dans un film largement en dessous de Eldorado, Ultranova ou Les géants. Autrement dit, c'est son long-métrage le plus décevant depuis qu'il est passé derrière la caméra.
Classement 2016 : 16/18
L'avis de Sentinelle
Le réalisateur :
Bouli Lanners est né le 20 mai 1965 à Moresnet-Chapelle (Belgique). Acteur, il tourne 6 courts avant de se lancer dans la réalisation de son premier long-métrage : Ultranova en 2004. Suivront Eldorado (son meilleur) puis Les géants.
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