Tricot et sensualité (La trilogie d'Oslo/Rêves)
Le premier volet d'une trilogie, telle que celle filmée par Dag Johan Haugerud, doit naturellement donner envie de découvrir les deux épisodes suivants, sans pour autant atteindre un niveau trop élevé, faisant craindre que les autres segments ne soient pas à la hauteur. De ce point de vue, Rêves, qui aurait pu aussi bien s'intituler Amour ou Désir, accomplit parfaitement sa mission, comme une mise en bouche prometteuse. Cette histoire d'une lycéenne amoureuse de sa professeure obéit au classicisme des récits d'apprentissage mais son côté littéraire, voire cérébral, renforcé par une voix off très présente et des dialogues abondants, lui octroie d'emblée un aspect singulier, assez proche de certains films français des années 60 ou 70. Il y a trop de mots posés sur des émotions, sans doute (Haugerud est aussi romancier), et la mise en scène peut sembler parfois trop timide, mais la structure du film est intelligente et la discussion que Rêves entame entre trois générations de femmes, d'une même famille (où sont passé les hommes ?) ne manque ni de sel, ni de piment. Accessoirement, le long métrage démontre que l'art du tricot et la sensualité ne sont pas incompatibles et les promenades dans la capitale norvégienne valent elles aussi le détour. Si on y ajoute une qualité d'interprétation indéniable, le démarrage de cette Trilogie d'Oslo est aux petits oignons, sans tutoyer les sommets : captivante dans ses ambiguïtés et sa liberté de ton et, surtout, augurant d'une montée en puissance dans les films qui vont lui succéder.
Le réalisateur :
Dag Johan Haugerud est né le 30 décembre 1964 à Eidsberg (Norvège). Il a réalisé 9 films.
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