Cinéphile m'était conté ...

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Trans Pakistan Express (Joyland)

 

Dans le Trans Pakistan Express que Joyland nous fait découvrir, Biba, de par sa flamboyance, son talent de danseuse et sa capacité à assumer sa transsexualité, dans un pays aussi patriarcal que le Pakistan, semble devoir être le personnage principal du premier long-métrage de Saim Sadiq. Pourtant, ce n'est pas vraiment le cas dans ce film remarquable qui décrit avec soin une famille où cohabitent plusieurs générations, avec un taux de frustration élevé parmi ses membres. Joyland est aussi une histoire d'amour très romantique et colorée (les séquences musicales et dansées sont un ravissement pour les yeux) mais sa richesse thématique et humaine conduit à un film presque choral dans lequel aucun protagoniste n'est négligé. Sa réussite tient notamment à un équilibre parfait entre moments légers, voire euphoriques, et épisodes très dramatiques, sans que jamais le fil narratif ne soit rompu, avec quelques changements audacieux de perspective. Le film prend le pouls de Lahore sans lourds effets démonstratifs, nuançant son propos dans ce qui est, malgré les apparences, un véritable cri d'amour pour une ville et pour un pays où d'immenses progrès sont attendus dans une société qui vit encore sur des lois non écrites, datant des siècles passés. Joyland, de par son esthétisme raffiné et la richesse de son récit, mérite d'être considéré comme une véritable pépite venant d'une contrée où le cinéma de divertissement, à l'instar de son voisin indien, ne laisse guère de place à des œuvres plus sociales et engagées.

 

 

Le réalisateur :

 

Saim Sadiq est né à Lahore (Pakistan). Il a réalisé 7 courts-métrages.

 



28/12/2022
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