Retour de traumatisme (Sentinelle sud)
Le retour à la vie civile d'un militaire qui a subi un événement traumatique sur un théâtre de guerre. Oui, c'est un sujet que l'on a vu traité au cinéma à plusieurs reprises, ces dernières années, mais le premier film de Mathieu Gérault ne sent cependant pas le réchauffé. Au contraire, l'intrigue mélange assez habilement plusieurs genres : drame psychologique, évidemment, mais aussi film noir et réflexion plus large sur le sens de l'engagement dans des conflits lointains. De tous ces aspects, le côté thriller est le moins réussi, parce que trop forcé et finalement pas nécessaire à la compréhension globale de l'état mental de l'ancien soldat. A l'inverse, l'évocation guerrière, à proprement parler, est subtilement exposée, sans la lourdeur de flashbacks et avec des éléments plus sonores que visuels. Le récit de Sentinelle Sud est cependant assez chargé en termes de péripéties et l'accumulation de scènes violentes, dans sa dernière partie, sonne quelque peu artificielle, comme s'il fallait à tout prix régler tous les problèmes et permettre à son héros de solder l'ensemble de ses comptes. Mais la grosse déception, dans une histoire aussi étoffée, est la banalité constante de sa mise en scène, qui ne sort jamais des sentiers balisés. Pour combler cette lacune (en partie), il y a l'épaisseur de jeu de Niels Schneider, et ce n'est pas rien, mais aussi la qualité de seconds rôles plus que solides, excellemment incarnés par Sofian Khammes, India Hair et Denis Lavant.
Le réalisateur :
Mathieu Gérault est né en France. Il a réalisé un court-métrage.
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