Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Tout en noir ou bien (Chien blanc)

 

Très loin de Dressé pour tuer de Samuel Fuller, violente et libre adaptation du roman de Romain Gary, Chien blanc de Anaïs Barbeau-Lavalette contextualise à outrance son histoire dans l'Amérique de la fin des années 60, celle du racisme exacerbé et des manifestations massives, après la mort de Martin Luther King. Cela passe par des extraits d'actualité de l'époque, entre autres, tout en essayant d'intégrer cette ambiance délétère avec l'évocation du couple infernal Gary/Seberg, lui l'écrivain à succès, elle l'actrice qui n'hésite pas à militer pour la cause noire. Le talent de la cinéaste québécoise (La déesse des mouches à feu) est indéniable mais en l'occurrence elle a du mal à faire coexister trois récits en un seul long-métrage, d'à peine plus de 90 minutes. En résulte un film à message pas très léger, pour que le monde cesse de voir tout en noir ou tout en blanc, et surtout disparate entre ses différentes intrigues, au point que le canidé raciste ne représente plus qu'un symbole maladroit, même si ses scènes sont les plus impressionnantes. Malgré son immense talent, Denis Ménochet a, de son côté, du mal à personnifier Romain Gary, auquel on a retiré son côté excentrique. Mais c'est pire encore pour Kacey Rohl, dans une bien pâle interprétation de Jean Seberg, avec une totale absence du charisme ingénu qui la caractérisait.

 

 

La réalisatrice :

 

Anaïs Barbeau-Lavalette est née le 8 février 1979 à Montréal. Elle a réalisé 8 films dont La déesse des mouches à feu.

 



27/05/2024
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