Tout corps plongé dans un environnement inconnu (L'écrivain national)
Tout corps plongé dans un environnement inconnu connait des réactions étranges et imprévisibles. Ceci n'est pas une variante de la théorie d'Archimède mais un principe largement utilisé en littérature et qui donne d'excellents résultats pour peu que l'auteur soit à la ... hauteur. Et Serge Joncour l'est, de par son style, narquois et précis, et de par son expérience de romancier qui ne se cantonne pas aux salons parisiens. L'écrivain national se déroule dans la France dite profonde, dans les forêts du Morvan, personnage à part entière du livre. Celui-ci possède plusieurs motifs, comme on le dit d'une tapisserie : une enquête policière peu banale, une histoire d'amour impossible, une évocation de la vie provinciale croquignolette (chabrolienne), une réflexion sur le métier d'auteur. Tout se confond avec grâce et ironie au fil d'un récit qui passe de la légèreté à une certaine inquiétude. Le narrateur, qui est un peu beaucoup Joncour, est un candide égaré dans un fait divers qui le dépasse et qu'il a la naïveté de vouloir approfondir. Pourquoi ? Lui-même ne saurait le dire quoique les yeux d'une certaine jeune femme n'y sont pas étrangers. Il ne faut pas en dire davantage et laisser au lecteur le bonheur de découvrir cette équipée parfois sauvage et souvent drôle entre les petits fours d'une réception à la mairie, un atelier de lecture à la médiathèque locale, des balades hallucinantes dans les bois, des conversations avec des autochtones secrets et frustes, et des repas roboratifs à l'auberge du coin suivis d'une eau de vie traîtresse. L'écrivain national, c'est du nanan.
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