Territoire du désir (Corps étranger)
La tunisienne Raja Amari n'a tourné que 3 longs-métrages de fiction, ainsi qu'un documentaire, depuis 15 ans. Après Satin rouge et Les secrets, Corps étranger apporte pourtant une pierre de plus à un cinéma traversé par la sensualité et l'acuité sociale. Le film traite beaucoup de sujets, dont l'immigration clandestine, la place des femmes dans la société ou encore la radicalisation mais sans chercher à enfoncer un quelconque clou. Le cinéma d'Amari n'est pas de démonstration, il est fait de sensations, de rapports à l'autre et d'échanges, tendres ou violents. Corps étranger raconte la découverte de nouveaux territoires pour son héroïne clandestine, y compris ceux, sinueux du désir, avec la constitution d'un trio amoureux trouble et potentiellement toxique. Plus qu'un message politique, qui y figure tout de même en creux, le film assume avec sa mise en scène fluide et élégante une quête qui prolonge les thématiques contenues dans les deux premiers longs-métrages de Raja Amari. La toujours excellente Hiam Abbass livre une prestation encore une fois parfaite au côté de la jeune Sara Hanachi, remarquable en chrysalide déterminée et fragile. Corps étranger est un beau film très personnel, complexe et limpide à la fois.
Classement 2018 : 12/39
La réalisatrice :
Raja Amari est née le 4 avril 1971 à Tunis. Elle a réalisé Satin rouge et Les secrets.
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