De l'argent et des décolletés (Le grand jeu)
Chuter, se relever, rechuter ... Bienvenue dans le rêve américain. Le grand jeu est une histoire presque banale en la matière si ce n'est que son personnage principal est une femme. De là à y voir une oeuvre féministe il y a un grand pas car hormis son héroïne, il n'y a quasiment que des hommes dans le film. Inspiré de la vie de Molly Bloom, Le grand jeu parcourt son existence comme dans une sorte de plaidoyer pour l'affranchir de toute mauvaise action en insistant à l'envi sur son intelligence, sa ténacité et son courage dans un monde de brutes. Côté morale, le spectateur a même droit au final à un cours accéléré de psychanalyse où l'origine de tout réside évidemment dans son enfance passée sous la coupe d'un père autoritaire. Construit sur d'incessants flashbacks, y compris pour décrire les jeunes années de Molly, le film use et abuse d'une voix off censée donner la vision des choses de la susdite, subjective donc, à peine contrariée par son avocat (excellent Idriss Elba). Si l'on connait les talents de scénariste d'Aaron Sorkin, l'on reste plus circonspect sur sa mise en scène qui s'appuie beaucoup sur un montage accéléré et survolté et des dialogues débités à une allure stratosphérique. C'est davantage pénible que passionnant à suivre. Quoi d'autre ? Beaucoup d'argent dépensé dans des parties de poker sans beaucoup d'intérêt et un échantillon très complet de décolletés mettant en valeur la plastique de Jessica Chastain. Laquelle, presque constamment à l'écran, montre qu'elle a du tempérament et qu'elle joue parfaitement un rôle qu'aurait pu endosser un certain nombre d'autres bonnes actrices américaines. Mais quant à chercher une quelconque profondeur ou un peu d'humanité dans la trajectoire de cette "criminelle" droguée à la réussite, c'est hélas peine perdue.
Classement 2018 : 4/4
Le réalisateur :
Aaron Sorkin est né le 9 juin 1961 à New York. Il a notamment scénarisé The Social Network et Steve Jobs.
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