Sous le vernis de la normalité (La fille d'un grand amour)
Scénariste chevronnée, Agnès de Sacy ne pouvait pas, pour son premier long métrage tardif, ne pas revenir sur l'histoire d'amour de ses parents, soumise à des fluctuations, car dissimulant un lourd secret, mais indéniablement profonde. La néo-réalisatrice la traite avec délicatesse et pudeur, peut-être trop d'ailleurs, dans un faux rythme et avec une mise en scène que l'on aurait souhaité plus alerte. Cependant, les superbes paysages des Pyrénées-Orientales et surtout la prestation d'Isabelle Carré, toujours aussi lumineuse, et de François Damiens, comme on ne l'a jamais vu auparavant, d'une touchante fragilité, arrivent à compenser une forme trop peu exaltante. Les derniers instants du film, traversés par un véritable suspense sentimental, sont de nature à faire oublier le peu d'enthousiasme suscité par le récit jusqu'alors, en dépit d'un sujet au fort potentiel. Mais parce que très personnel pour sa réalisatrice, celle-ci n'a pu ou n'a pas voulu pousser les curseurs psychologiques plus loin, optant pour une manière discrète, sans insister outre mesure sur les failles de ses deux personnages principaux lesquelles, somme toute, auraient mérité d'être approfondies un peu plus, de même que le portrait d'une époque, pas si lointaine, où les tabous persistaient sous le vernis conservateur de la "normalité."
La réalisatrice :
Agnès de Sacy a réalisé un court-métrage.
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