Le syndrome de résignation (Quiet Life)
Qu'est-ce donc que le syndrome de résignation, de plus en plus en fréquent, semble t-il, chez des enfants de migrants auxquels on a refusé le droit d'asile ? Le cinéaste grec Alexandros Avranas s'empare du sujet d'une manière assez proche du nouveau cinéma hellène (Lánthimos et consorts), avec un traitement clinique et déshumanisé, dépourvu d'émotion, qui correspond assez bien aux locaux froids et à l'accueil, qui ne l'est pas moins, des autorités suédoises, en l'occurrence, chargées de l'immigration. Le film n'a pas vocation à plaire à tout le monde de par son aspect de Meilleur des mondes et de son atmosphère glaciale qui confine à l'absurde et susceptible de provoquer des rires nerveux. Lui reprochera t-on son nouvel académisme ou sa lenteur ? Probablement, pour un récit où le seul rempart à l'adversité est une solidarité familiale, pourtant soumise à rude épreuve. Mais pour qui veut bien plonger sans rechigner dans cet univers impitoyable et certainement proche d'une certaine réalité, même dans le style particulier du cinéaste, l'expérience se révèle fascinante, surtout accompagnée d'un humour noir qui s'exerce jusqu'à ses personnages les plus positifs. Quiet Life est un film bien plus facile à détester qu'à aimer et, de ce fait, passionnant dans ses choix esthétiques et narratifs.
Le réalisateur :
Alexandros Avranas est né le 1er novembre 1977 à Larissa (Grèce). Il a réalisé 5 films.
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