Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Sous le regard des limousines (5 hectares)

 

Sous le regard quelque peu consterné des limousines (les vaches, pas les voitures), 5 hectares se déploie avec infiniment de paresse, au fil d'un scénario trop mince pour convaincre et pas assez drôle pour séduire. La réalisatrice, Émilie Deleuze, aime certainement beaucoup Une histoire vraie de David Lynch mais espérons qu'elle ait l'humilité et la lucidité de considérer que son presque road-movie en tracteur n'arrive pas à la cheville du susnommé. L'écriture de 5 hectares apparaît vraiment comme très laborieuse, pourtant pétrie de bonnes intentions, en essayant de ne pas tomber dans le cliché du citadin imbu de lui-même venant sur les terres du paysan revêche. La confrontation de Lambert Wilson et de l'excellent Laurent Poitrenaux ne manque pas de piquant mais les scènes entre eux sont trop peu nombreuses pour acquérir un tant soit peu de profondeur. Et ce n'est pas le rôle de l'épouse du héros, trop évanescent, qui viendra assaisonner cette salade verte, ce qui est un peu criminel quand on a la talentueuse Marina Hands à disposition. C'est son indolence qui caractérise le plus 5 hectares alors qu'il y avait là, pourquoi pas, un espace pour s'engager dans le burlesque ou l'absurde. Le film, qui est étonnamment davantage projeté dans les cinémas d'art et d'essai que dans les grands complexes, souffre par ailleurs d'un défaut de positionnement qui le conditionne, sans doute, à un échec commercial immédiat.

 

 

La réalisatrice :

 

Emilie Deleuze est née le 7 mai 1964 à Nogent-sur-Marne. Elle a réalisé 5 films dont Peau neuve.

 



01/01/2024
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