Science-friction (On dirait la planète Mars)
Pour l'originalité de ses scénarios, on peut généralement faire confiance au cinéma québécois. Et notamment à Stéphane Lafleur qui, après l'excellent En terrains connus et le moins réussi Tu dors Nicole, passe un nouveau cap avec Viking, au postulat de départ insolite et exceptionnel. Au milieu de nulle part, cinq individus participent à une expérience : rester en isolement dans un environnement clos, dans des conditions proches de celles que vivent des astronautes envoyés sur Mars et aux profils psychologiques similaires à ceux de leurs alter ego terriens. Un humour sur les franges du surréel se marie à des sujets plus sérieux comme l'identité et la dynamique de groupe, dans un drôle de jeu de rôle où le danger d'y perdre son âme n'est pas une option, sans compter les inévitables conflits d'autorité. Au royaume de l'absurde, et de manière plus fine que chez un Quentin Dupieux, par exemple, le film progresse avec un sens de l'observation des interactions humaines très pertinent, tout en conservant son caractère de cinéma de science-fiction (et friction, en l'occurrence), avec quelques échappées oniriques de bon aloi, avec clin d’œil à l'appui pour un certain chef d’œuvre de Stanley Kubrick. Dans cet exercice autant conceptuel que ludique, la qualité de l'interprétation est indéniable, à commencer par celle de Steve Laplante dont le physique et le jeu rappellent Olivier Gourmet.
Le réalisateur :
Stéphane Lafleur est né le 16 juin 1976 à Saint-Jérôme (Canada). Il a réalisé 6 films dont En terrains connus et Tu dors Nicole.
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