Cinéphile m'était conté ...

La musique de Mahler joue un rôle non négligeable dans Pas un mot, le film allemand de la réalisatrice slovène Hanna Slak, et elle joue même le rôle de troisième personnage principal, dans une atmosphère à couper au couteau. La cheffe d'orchestre et mère célibataire, incarnée par l'excellente Maren Eggert, a du mal à communiquer avec son jeune fils mutique, d'autant plus après un accident troublant le concernant, survenu à son école. Son ado à dos, le dialogue pourra t-il être renoué lors d'un bref séjour organisé sur une île bretonne, au beau milieu de l'hiver ? Dans ce film tout en non-dits où le mystère plane sur un certain nombre de situations, il est parfois difficile de comprendre les motivations et la psychologie des deux protagonistes. On sent cependant que la cinéaste est partagée entre l'idée de faire plus radical encore ou d'accorder davantage d'informations, pour pallier une frustration prévisible du spectateur. La mise en scène, assez classique, manque également de souffle pour pouvoir nous emporter plus loin, quitte à épaissir le climat, déjà anxiogène, voire à faire preuve de cruauté dans les relations entre la mère et le fils. Tel quel, Pas un mot laisse une impression de légère insatisfaction mais aussi une trace qui ne s'efface pas si vite, après la projection.

La réalisatrice :

Hanna Slak est née en 1975 à Varsovie. Elle a réalisé 6 films.