Cinéphile m'était conté ...

Ne surtout pas tenter un jeu de mots moisi du style, Un suppo et Holly, le cinquième long-métrage de la cinéaste flamande Fien Troch n'incite absolument pas à la galéjade. Le film porte le prénom de son héroïne en guise de titre mais ce n'est pas sa psychologie qui prend le plus de place, ni même son statut : sainte ou sorcière, mais c'est du côté du besoin de réconfort de ceux qui souffrent, quels que soient leurs maux, et de l'aide du surnaturel que la réalisatrice entend ancrer son film, dans une époque difficile. La mise en scène est terriblement froide et ne semble en empathie avec aucun de ses personnages, on se croirait parfois chez Jessica Hausner, le côté sardonique en moins. Le sujet est sérieux, soit, et traité de manière réaliste, malgré ses aspects mystiques, mais sa sécheresse de ton aurait pu s'accompagner d'un zeste d'humour, histoire de mieux appréhender une histoire bizarre qui manque par ailleurs cruellement de fluidité, en abusant notamment de gros plans insistants. Au fond, savoir si Holly, une fille très spéciale, possède véritablement un don n'est pas tant que cela la préoccupation du film et, partant, ce n'est pas non plus la nôtre. La prestation ambiguë de son actrice principale, Cathalina Geraerts, est loin d'être mauvaise mais elle ne suffit pas à répondre à nos attentes.

La réalisatrice :

Fien Troch est née le 11 mai 1978 à Londerzeel (Belgique). Elle a réalisé 5 films dont Home.