Sans sueurs froides (Hitchcock)
Alfred au travail. Alfred boulimique. Alfred et les blondes. Alfred et sa femme. Alfred jaloux. Alfred et ses pulsions de meurtre. Oui, il y a tout ça dans le Hitchcock de Sacha Gervasi, des éléments éparpillés dans un récit linéaire qui suit le maître au moment de la gestation, du tournage et de l'accueil public de Psychose. C'est un film élégant et divertissant dont le caractère anecdotique est patent avec son scénario qui manque d'une ligne directrice forte, son seul suspense étant : Mme Hitchcock va t-elle tromper son mari ? Un peu court quand on s'attaque à l'un des maîtres du cinéma dont le portrait, terriblement édulcoré, ne fait qu'effleurer les grandes obsessions et névroses. Anthony Hopkins, gêné par sa prothèse du cou, ne démérite pas mais c'est Helen Mirren, remarquable en épouse/muse/collaboratrice/femme de l'ombre qui remporte les suffrages. Quant à Scarlett Johansson, elle est piquante à souhait dans le rôle de Janet Leigh, y compris sous la douche. Hitchcock est un hommage sympathique et inoffensif au réalisateur de Vertigo qui choisit la clarté au détriment des zones d'ombre qui faisaient la complexité de sa personnalité. Pas de sueurs froides en perspective.
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