Rythme lympathique en Laponie (Rendez-vous à Kiruna)
Les grandes personnes avaient révélé le talent intimiste et délicat de la cinéaste franco-suédoise Anna Novion. Rendez-vous à Kiruna, son deuxième long, ne confirme pas vraiment les promesses affichées. Road-movie dans le nord de la Suède, le film est plombé dès son démarrage par une léthargie qui ne disparaîtra que dans les dernières images, enfin émouvantes. En architecte misanthrope et handicapé affectif, Darroussin bougonne pendant une heure trente, pendu à son portable, sous l'oeil narquois d'un jeune auto-stoppeur (Anastasios Soulis, très bon). Le point de départ est peu crédible, pourquoi cet homme qui n'avait jamais vu son fils irait-il reconnaître son cadavre en pleine Laponie ? A un rythme lymphatique, Rendez-vous à Kiruna enchaîne des scènes parfaitement inégales, la cocasserie et l'absurde ne parvenant à se faire une place dans un ensemble filmé avec un académisme froid. Pour quelques moments un peu plus marquants (L'élan, le grand-père, le concert, la morgue), le film ne sombre pas tout à fait dans l'anodin, mais c'est d'extrême justesse.
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