Romantisme maudit (Les amants du Texas)
La première scène donne le ton : une conversation à mi-voix entre deux amoureux fusionnels. La nature, omniprésente, les ellipses narratives et ce climat de romantisme délétère qui va imprégner Les amants du Texas comme une éponge. D'emblée, le débutant David Lowery semble accepter les références, celles du film noir et de Malick (La ballade sauvage) ou Arthur Penn (Bonnie and Clyde), mieux, il les recherche à la limite de la photocopie. Le spectateur est sans arrêt tiraillé entre la contemplation d'une intrigue simple mais justement embellie par le regard d'un cinéaste extrêmement doué et cette tentation d'un film "à la manière de" sur un couple maudit. La mise en scène, épurée et dense, et surtout l'interprétation rauque et douce de Casey Affleck et Rooney Mara fera pencher la balance du bon côté, in fine. Parce que le lyrisme panthéiste et la force des sentiments de ses deux héros permettent à ces Amants du Texas, le plus souvent séparés d'ailleurs, et unis par un lien invisible, de toucher à cette grâce infinie d'une passion plus forte que tous les obstacles, la mort y compris.
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