Cinéphile m'était conté ...

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Revoir Naples et mourir (Nostalgia)

 

Revoir Naples et sourire, ou bien mourir, la réponse figure à la fin de Nostalgia, un nouveau film que Mario Martone consacre à sa ville natale, après notamment Qui rido io, l'une des nombreuses œuvres du réalisateur italien inédites dans les salles françaises. Nostalgia est empreint d'une grande mélancolie intime, celle d'un homme qui a réussi sa vie au loin et qui revient sur les traces de son enfance et adolescence, précisément dans le quartier de la Sanità, dont les ruelles labyrinthiques sont à l'image de son esprit d'homme mûr qui n'a rien oublié. Ce n'est pas un film de plus sur la Camorra ni sur la religion, même si les deux aspects sont très présents, de manière sobre et anti-spectaculaire, au milieu de la splendeur et de la misère napolitaines. Certains ne goûteront peut-être pas un certain classicisme dans la mise en scène de Martone, ni un dénouement très certainement prévisible, et c'est dommage, car cette tragédie moderne, cette version nouvelle de Caïn et Abel possède une sorte de douceur dans sa noirceur, une manière épurée de parler d'une ville gangrenée par la violence et du déterminisme social avec l'amertume qui en découle. Le film n'a pas été trop bien accueilli à Cannes mais ce n'est pas un critère à prendre compte dans l'orgie d'images qui y est déversée. Nostalgia est à voir hors de tout esprit de compétition, pour en savourer pleinement la belle austérité et pour admirer, une fois de plus, la finesse de jeu du grand Pierfrancesco Favino.

 

 

Le réalisateur :

 

Mario Martone est né le 20 novembre 1959 à Naples. Il a réalisé 11 films dont Capri-Révolution et Qui rido io.

 



04/01/2023
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