Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Aïe-Tech (BigBug)

 

Une pièce de boulevard satirique et futuriste, il fallait oser, et mise en images par Jean-Pierre Jeunet, cela pouvait et devait avoir de la gueule. L'aspect visuel de BigBug, que l'on aime ou pas les couleurs saturées, capte l'attention mais c'est à peu près la seule chose qui vaille la peine dans cette comédie confinée qui manque d'air, plombée par un scénario poussif et théâtral, comme du Caillavet High Tech, mais jamais drôle et même parfois pitoyable dans des dialogues hors d'âge où les grivoiseries abondent et consternent. Des robots et des hommes, le sujet est dans l'air du temps depuis un bail et propice à une multitude d'intrigues, dans les domaine de la littérature (jusqu'à Ishiguro) et du cinéma. Mais Jeunet réduit ce thème techno à un huis-clos sans âme où sa créativité tourne à vide pendant près de deux heures. Où est donc passée la poésie des premiers films de Jeunet (avec puis sans Caro) et ce coté foutraque qui ruisselait de tendresse pas niaise ? Qu'il se mette à explorer une veine caustique, plus ou moins dans les pas de Tim Burton, pourquoi pas, mais à condition d'y mettre de la finesse et de l'humour, des caractéristiques malheureusement absentes de BigBug. Devant l'inanité des textes qu'ils ont à défendre, les acteurs n'ont d'autre choix que d'en faire des mégatonnes et seules Elsa Zylberstein et Claude Perron s'en tirent à peu près sans dommage. Et le meilleur interprète du lot, sans conteste, c'est bien évidemment André Dussolier, absent physiquement, mais dont l'organe vocal reste du nanan pour les oreilles.

 

 

Le réalisateur :

 

Jean-Pierre Jeunet est né le 3 septembre 1953 au Coteau. Il a réalisé 8 films dont Delicatessen et Le fabuleux destin d'Amélie Poulain.

 



14/02/2022
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