Réalité fuyante (L'heure bleue)
L'heure bleue, le tout nouveau Peter Stamm, n'est sans doute pas à la hauteur de son roman précédent, Les archives des sentiments, mais il a ce flou élégant et flottant qui est la caractéristique commune de la plupart (tous ?) de ses romans. N'évoquons pas Modiano cette fois-ci, dont l'ombre portée est moins présente, mais goûtons plutôt le livre pour ce qu'il est, avec sa narratrice, documentariste un peu ratée, mais qui n'est pas nécessairement le personnage principal. Il s'agit plutôt de l'écrivain auquel elle avait souhaité consacré un film, et qui a joué à cache-cache avec elle, au point de faire capoter le projet. Dans le roman, il y a ce qu'il s'est passé véritablement et ce qui aurait pu advenir mais aussi ce qui n'aurait pas pu arriver. Et cela fonctionne également avec une autre protagoniste, une femme pasteur, qui a été l'amoureuse de l'écrivain évoqué plus haut, à moins que cela ne soit pas la réalité. De toute manière, comme toujours chez Stamm, la réalité est fuyante, les fantasmes affleurent, le passé n'est guère fiable et ... la caravane passe ? On aime ou pas cette atmosphère un peu trouble composée de situations incertaines et de réflexions sur l'absurdité de vivre mais si oui, le charme des romans de l'auteur suisse est évident. C'est souvent la mélancolie qui prédomine mais dans L'heure bleue l'ironie, voire l'humour, y sont plus présents qu'à l'accoutumée et c'est loin d'être désagréable. Âme, Stamm, gramme, pic et pique et colegram, ou quelque chose dans le genre, non ?
L'auteur :
Peter Stamm est né le 18 janvier 1963 à Münsterlingen (Suisse). Il a publié 16 livres dont D'étranges jardins, Sept ans et La douce indifférence du monde.
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