Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Raffiné, sensuel et anxieux (Saint Laurent)

N'opposons pas le Yves Saint Laurent de Lespert au Saint Laurent de Bonello. Au premier les vertus du biopic, bien fait, au second les qualités d'une oeuvre personnelle, portrait raffiné, délicat et sensuel d'une figure décadente et géniale, un artiste/artisan trop grand pour son époque. Loin d'être du prêt-à-filmer, la version de Bonello s'impose dans sa longueur par une ambiance, un style et un parti pris. Le tout était de respecter peu ou prou la vie du grand couturier, mission dont s'acquitte parfaitement le cinéaste même si l'on sent bien que son intérêt le porte vers autre chose que la chronologie. Bonello est à la recherche d'une âme, celle bouillonnante et fulgurante d'un homme à la voix douce, timide derrière ses lunettes : YSL. Y est seul. Gaspard Ulliel est prodigieux, dans un jeu sobre et dépouillé. Renier, Seydoux, Valade, Garrel, Trinca, Casar, etc, sont bien mieux que des figurants. Après L'apollonide, Bonello montre une fois encore qu'il est le réalisateur français le plus inspiré pour faire rimer beauté et anxiété. Son film restera indémodable.

 

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05/10/2014
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