A quoi bon faire la sourde oreille ? (La famille Bélier)
La famille Bélier est calibrée à la virgule près pour faire fondre le spectateur et à moins d'avoir un coeur de pierre et une insensibilité en béton, impossible de résister et de faire la sourde oreille, en particulier dans un final en chanté. Le film de Lartigau est écrit au cordeau et mélange suffisamment d'ingrédients pour plaire au plus large public. Maintenant, attention, ce n'est pas parce qu'on joue la carte des bons sentiments que la partie est gagnée d'avance. Le film a des qualités de pudeur et c'est quand il est sur ce registre qu'il convainc. Ou encore dans l'humour un peu noir, piste insuffisamment explorée pour rester dans le registre familial. A cet égard, Eric Elsmonino est le plus tranchant dans son rôle faisant oublier des sous-intrigues bâclées et quelques excès dans le jeu de Karine Viard (François Damiens est plus sobre et la petite Louane Emera aussi émouvante en chanteuse que limitée dans son jeu de comédienne). Le handicap, comme dans Intouchables, sert de moteur au film mais il ne s'agit que de l'univers des sourds et muets vus par des bien entendants plutôt que l'inverse, ce qui aurait été autrement bien plus audacieux mais nettement moins fédérateur. Les fêtes arrivent, l'indulgence est de mise, La famille Bélier donne ce qu'il promet : un divertissement honnête et sensible, pas (trop) racoleur, et qui possède deux ou trois moments de (petite) grâce. On aurait bien échangé Sardou pour Bashung (par exemple) mais bon, personne n'est obligé d'acheter la B.O.
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