Quand stridulent les sauterelles (La Nuée)
Il est certain qu'avec Grave, sorti en mars en 2017, présenté d'abord à la prestigieuse Semaine de la Critique, Julie Ducournau a plus que contribué à changer en France l'image du film de "genre", devenant comme par enchantement soluble dans le cinéma d'auteur. Également choisi par la Semaine de la Critique, cette année, La nuée de Just Philipot, sur un sujet fort différent mais tout aussi organique, vient enfoncer le clou avec bonheur. L'histoire d'une éleveuse de sauterelles, de plus en plus obsédée par sa tâche et ses rendements, se nourrit dans un premier temps de réalisme avant d'aborder des zones bien plus grises avec une maîtrise assez confondante dans la gradation de l'épouvante. On peut évidemment penser à une version moderne des Oiseaux d'Hitchcock mais La nuée va bien plus loin dans l'effroi avec la description du comportement psychotique de son héroïne. Un soin particulier a été apporté aux effets sonores et il est impossible de ne pas frissonner quand stridulent les sauterelles. Comme Julie Ducournau, Just Philippot n'a pas peur de pousser le bouchon trop loin et cet amour de l'excès, certes plus narratif que graphique, ce qui éloigne les deux œuvres des gialli, fait plaisir à voir dans un cinéma français dont l'audace n'est pas la vertu première. Pensionnaire de la Comédie française, Suliane Brahim avait peu joué pour le cinéma jusqu'à maintenant. Dans La nuée, c'est peu de dire qu'elle est époustouflante de bout en bout.
Le réalisateur :
Just Philippot est né le 18 février 1982 en région parisienne. Il a réalisé 6 courts-métrages.
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