Cinéphile m'était conté ...

Promising Young Woman se donne beaucoup de mal pour à la fois interroger notre époque, la société post #MeToo, mais aussi pour distraire avec des armes très "américaines", c'est à dire avec une puissance de feu qui n'a d"égal que son manque de subtilités. On ne peut qu'acquiescer devant la dénonciation féroce de la "culture du viol' qui a prévalu peu ou plutôt prou jusqu'à récemment mais le film donne souvent l'impression de s'en servir de prétexte pour divertir son public dans une histoire qui use des ingrédients habituels du film de vengeance, oscillant entre la comédie noire, le trash et la comédie romantique. Mais aucun de ces aspects ne convainc complètement sur les plans visuel et narratif, à l'opposé du Riders of Justice du danois Anders Thomas Jensen, autrement plus radical dans son approche et obstinément jubilatoire dans son amoralité. Promising Young Woman ménage somme toute la chèvre et le chou, sauf dans les cas du patriarcat franco de porcs, et se construit autour de fausses audaces scénaristiques. Pour être juste, il faut tout de même noter la qualité assez soutenue des dialogues et la performance de Carey Mulligan, loin de son personnage de The Dig, à peu près crédible dans tous les registres, traumatisée, fatale, perverse, romantique ... Il n'est pas sûr que l'on se souviendra du film pour ses qualités cinématographiques mais comme d'un marqueur sociétal, sans doute, si. Si cela peut contribuer à enrichir les débats, c'est déjà cela.

La réalisatrice : 

Emerald Fennell est née le 1er octobre 1985 à Hammersmith (Royaume-Uni).