Cinéphile m'était conté ...

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Prostate asymétrique dans une limousine (Cosmopolis)

La première minute de Cosmopolis, long travelling au ras d'une noria de limousines blanches, est fascinante. Elle est bien la seule car à partir du moment où Robert Pattinson (bof) s'assied dans son carrosse commence une purge cinématographique comme on n'en avait pas vue depuis longtemps. Que le film se passe en grande partie dans la voiture de ce yuppie n'est pas le problème. Le contraste de cet univers protégé avec le chaos du monde extérieur aurait pu constituer une intéressante illustration de la chute du capitalisme et de l'avènement de la barbarie. Las, ce sont les dialogues, à la fois abscons et pseudo-philosophiques échangés dans la limo, qui servent de carburant pour (ne pas) faire avancer le film de Cronenberg. On a le plus souvent l'impression d'avoir à faire à d'ennuyeux monologues qu'à de véritables échanges, d'ailleurs. D'autant plus pénible que le propos est d'une prétention qui n'a d'égal que sa vacuité et sa profondeur abyssale dans le trivial. En somme, pendant que le monde s'écroule, notre héros n'est obsédé que par l'idée d'aller chez le coiffeur et n'affiche son inquiétude que quand on lui apprend que sa prostate est asymétrique. Encore au crédit (?) du film : une ridicule scène de toucher rectal, deux ou trois parties de jambes en l'air, qui ont le mérite de stopper les vannes de la logorrhée, et l'apparition furtive et embarassante de Juliette Binoche et de Mathieu Amalric, dont se demande ce qu'ils sont venus faire dans cette galère. Ce Cronenberg n'est pas regardable plus de vingt minutes ? Pas d'inquiétude, certains crient déjà au génie. Et on est prié de ne pas ricaner.

 




26/05/2012
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