Cinéphile m'était conté ...

La mise en scène de Pierre Jolivet est toujours aussi élégante et fluide, certes, mais cela ne suffit pas à faire un bon film. Mains armées se présente a priori comme un polar idéal pour l'été, tendance psychologique. Si les personnages sont précisément mis en perspective, on ne peut pas en dire autant de l'intrigue, inutilement complexe avec de vilains serbes dont l'image frôle les vieux relents racistes. Passons. La relation père/fille est manifestement ce qui intéresse Jolivet mais il ne lui accorde pas suffisamment de place pour se développer alors qu'il a sous la main deux excellents acteurs, Bekhti et Zem, et plus qu'un faire valoir en la personne de Lavoine, croquignolet dans son rôle d'odieux. Force est de constater que la mécanique a des ratés, des scènes inutiles et un faux rythme qui finit par lasser. Mal calibré et dosé, un peu bâtard, Mains armées est une déception dans la carrière du réalisateur, bien plus inspiré quand il s'attache au social (Ma petite entreprise.