Phobie sociale (La vie au ralenti)
"Je n'ai plus peur de mourir, j'ai uniquement peur de mourir seule, mais ça, je l'ai déjà fait." Mathea, près de 100 ans, veuve et sans enfants, a été invisible toute sa vie, auprès de son mari, Epsilon, qui était le centre de son monde. Désormais, solitaire, elle n'a plus que ses souvenirs pour échapper à la routine des jours et l'attente de la mort, qu'elle souhaite ardemment. Mais avant, elle souhaiterait montrer, à elle-même et aux autres, qu'elle a bel et bien existé, qu'elle a laissé une trace, aussi minuscule soit-elle. Le premier roman de la norvégienne Kjersti Annesdatter, La vie au ralenti, a reçu le prix Débutant Tarjei Vesaas en 2009 et a été traduit dans une dizaine de langues. Un livre écrit à la première personne, dont l'intérêt est parfois ténu, qui s'avère à la fois pathétique et burlesque dans les tentatives désespérées de cette vieille dame pour surmonter sa phobie sociale. Et entre ses "virées" à la supérette, son dialogue hésitant avec un SDF et, surtout, ses évocations de son couple fusionnel et égocentré, l'émotion n'est pas très loin, joliment tenue en laisse par la romancière dans un roman attachant et excentrique mais sans excès, "à la scandinave", donc.
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