Passionnel et destructeur (La chambre bleue)
Que penserait Simenon de l'adaptation de La chambre bleue par Mathieu Amalric ? Du bien assurément. Si la forme peut sembler académique (l'interrogatoire, le procès), ce n'est que pour mieux transcender le récit en l'opposant à des flashbacks lumineux (la maitresse) ou inquiétants (l'épouse). L'aspect chabrolien ou millerien (Garde à vue) se dissipe peu à peu à mesure que Amalric impose un autre style et un tempo haché : bref, coupant et froid qui doit beaucoup à un montage précis et ciselé. Ce n'est pas tant l'énigme policière qui intéresse le réalisateur que le mystère des êtres et de l'incontrôlabilité de leurs sentiments. Un amour fou et passionnel court tout le long de La chambre bleue. Tellement fort qu'il en devient pathologique et destructeur. Ou quand s'aimer trop c'est s'aimer mal. Amalric, Léa Drucker et Stephanie Cléau, dirigés au rasoir, sont remarquables.
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