Pas de chair (Renoir)
"La chair, il n'y a que ça", s'exclame Renoir dans le film éponyme de Gilles Bourdos. Justement, de chair il n'y en a point dans ce téléfilm de luxe, aussi beau que stérile. Pourtant, Andrée, cette femme entre deux hommes, dernière muse du père, le peintre, et première du fils, cinéaste, aussi flamboyante que sa chevelure, aurait dû enflammer la pellicule (même en numérique). Las, malgré la pétulance et la, hum, plastique, de Christa Theret (excellente déjà dans Voie rapide et L'homme qui rit), tout est bien terne et dénué d'émotions. Bouquet (pâle) et Rottiers (fade) n'en peuvent mais, leurs rôles manquent de substance, ou de chair, si vous préférez. Qu'a voulu montrer Bourdos ? Le mystère de la création ? La symbolique de la transmission entre deux "patrons" dans leur arts respectifs ? On se perd en conjectures et puis on cesse de se poser des questions tant on s'ennuie à mourir. Un bien piètre hommage aux Renoir, en vérité.
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